Friday, March 21, 2008

Carla Bruni on the attack :Halte à la calomnie !

Désormais l'affaire du faux SMS est close; mon mari vient de retirer sa plainte contre Le Nouvel Observateur après réception de la lettre d'excuses qu'Airy Routier m'a adressée. Qu'on me permette néanmoins quelques observations.

Le texte de la charte signée en avril 2004 entre Claude Perdriel, PDG du Nouvel Observateur, et les représentants de la Société des rédacteurs prévoit que "l'objectif des articles est de présenter les faits aux lecteurs avec la plus grande rigueur et la plus grande honnêteté. Toute information doit être recoupée et vérifiée. La rumeur doit être bannie, la citation anonyme évitée et la source indiquée aussi précisément que possible", et il ajoute : "L'usage du conditionnel de précaution est proscrit sauf exception visée par la direction de la rédaction. Ne sont publiées que des informations dont l'origine est connue. La vie privée des personnes est respectée."

Or tous ces principes ont été bafoués par Airy Routier, pourtant signataire de cette charte, dans l'article qu'il a commis sur le site du Nouvel Obs à propos du SMS présumé que le président aurait adressé à son ex-épouse juste avant notre propre mariage. Voici ce qu'écrivait Airy Routier : "Huit jours avant son mariage, le président de la République a adressé un SMS à son ex-épouse, en forme d'ultimatum : Si tu reviens, lui a-t-il écrit, j'annule tout. Il n'a pas eu de réponse." Qu'on ne s'y trompe pas : l'enjeu, dans cette affaire, n'est pas le respect de la vie privée. Je peux concevoir, puisque l'époque le réclame, que, comme dit Airy Routier, "la vie privée d'un président, élu par les Français, qui a tous les pouvoirs, notamment celui du feu nucléaire, ne relève pas du même ordre que celle d'un quidam". Pourquoi pas ? Le débat est ouvert et le problème n'est pas là.

Le problème n'est pas non plus l'existence elle-même du SMS en question, car si le SMS avait existé, si la rumeur avait été avérée, c'eût été par hasard, au terme d'une vague indiscrétion, d'un "quelqu'un m'a dit", et non d'une investigation rigoureuse… Voilà bien le problème : quand on est indiscret, il faut être sûr de ce qu'on raconte. Ce qui est malhonnête et inquiétant dans cet épisode, c'est qu'à aucun moment l'"information" n'a été vérifiée, recoupée, validée. De son propre aveu, Airy Routier n'avait pas vu (et pour cause !) le SMS, qu'il a pourtant présenté comme un fait.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/03/19/halte-a-la-calomnie-par-carla-bruni-sarkozy_1024852_823448.html

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