Monday, September 24, 2007

Les Enfants du Paradis.

photo by marguerita


De même, quand il pose un verre sur une table, puis un autre, et les remplit, alors qu'il n'y a réellement ni verre, ni bouteille, ni table, ni vin, il faut bien mémoriser en quel endroit de l'espace il a posé ceci ou cela qui n'existe pas et qu'il reviendra chercher très exactement à sa place précise et absente. Donc rester vigilant.
Il est d'ailleurs, d'un monde plus poétique. Du reste, il fait, dans le silence le plus mat, des tas de gestes qu'on ne comprend pas toujours. Il faut un peu d'attention pour le suivre, puisqu'il travaille dans l'invisible, sans quoi on est perdu. Ainsi, il pose quelque chose et l'ouvre. Puis tire sur un, deux, trois pieds télescopiques. C'est un chevalet avec sa toile. Il ne faut pas l'oublier quand, par la suite, il revient y poser des touches délicates, avec un pinceau invisible trempé dans des couleurs invisibles.
Sans un mot.
parMichel Braudeau -LeMonde.fr
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